L’irréductible humanité

Historiquement réservé aux bien-nantis et à leurs familles, le portrait a souvent été une marque du statut social. J’ai plutôt choisi de l’aborder en faisant poser les inconnus, les inaperçus, de représenter l’irréductible humanité.

Après une résidence artistique au Nunavik et une expérience de création partagée avec des Autochtones de la Côte-Nord, je m’interroge sur la frontière entre métissage et appropriation.

Mes derniers corpus forment une vision onirique de ma fascination pour les plantes et animaux qui ont marqués mon enfance et l’intégration d’une tradition décorative : le perlage. J’oppose les effets incontrôlés de la matière tels les traces de pigments dilués et la spontanéité des taches esquissées, aux détails dessinés au graphite et aux perles cousues longuement. Je mets à contribution les images de quelques femmes qui ont traversées ma vie telles Nicole, Julie et Diara ainsi que mon avatar préféré : Florence Beaudry, ma nièce.

Perles de verres, perles d’eau douce, pierres semi-précieuses (grenat, lapis-lazuli, turquoise, jade), cristaux, dorure à la feuille (zinc, cuivre et aluminium), attaches métalliques, fibres crochetées (réalisation de Sophie Lanctôt) sont autant d’éléments que j’ajoute à mes représentations. J’intègre également, par transferts d’image, des dessins botaniques de plantes indigènes que ma mère, Jeannette Pinsonneault, a exécutés d’après nature dans les années 80.

Une tension esthétique entre imprévisibilité, dextérité et préciosité découle de ces amalgames.

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